Le genre désigne à la fois des normes de comportement, des ensembles de caractéristiques et la place relative que prend la différence des sexes dans les relations entre individus. Dans le champ de l’Antiquité, ces trois définitions convergent généralement pour isoler un régime de genre unique, la polarité anêr (citoyen)/gunê (épouse de citoyen), lequel est étroitement articulé à la division mâle/femelle. Pourtant, diverses analyses, portant notamment sur la sexualité, ont montré que les sociétés grecques de l’Antiquité n’étaient pas systématiquement organisées en fonction de la différence des sexes. Ces conclusions isolées incitent à examiner les différents points de vue exprimés dans les documents élaborés dans les sociétés hellénophones de la Méditerranée antique. Contrairement à l’opinion commune, la division mâle/femelle apparaît bien moins structurante que celles qui distinguent les membres de la communauté des étrangers, les Grecs des Barbares, ou les mortels des immortels.